La filière française du soja ambitionne de produire 650 000 tonnes d’ici 2025

April 24, 2019

Le soja fait indéniablement partie des cultures aux enjeux planétaires, comme source de protéines végétales. Pour la campagne 2018-2019, le ministère américain de l’Agriculture, l’USDA, prévoit une production mondiale de 360 millions de tonnes. À l’horizon 2050, les volumes pourraient atteindre les 500 millions de tonnes. La production mondiale est essentiellement concentrée aux États-Unis et sur le continent sud-américain. Et l’on sait que beaucoup de pays du monde sont fortement dépendants de cette ressource, c’est notamment le cas pour la France, qui importe chaque année 3,5 millions de tonnes de tourteaux.

À l’initiative de Terres Univia, l’interprofession des huiles et protéines végétales, une table ronde était organisée le 4 avril dernier avec l’ensemble des acteurs : producteurs, semenciers, collecteurs, éleveurs… À cette occasion, la filière a affiché l’objectif de produire, d’ici 2025, 650 000 tonnes sur le territoire, dont 50 % de graines certifiées. Depuis une dizaine d’années, la filière se construit petit à petit, en 2008, la France cultivait environ 28 000 ha de soja pour atteindre en 2018 les 154 000 ha et 400 000 tonnes. On est certes encore loin de l’autosuffisance.

Cultiver les spécificités du soja français

Outre l’autosuffisance, l’enjeu pour la filière, via la Charte Soja de France, est de répondre à la demande croissante des filières de qualité et aux attentes sociétales et environnementales. Ainsi, le soja français mise sur la durabilité, la traçabilité et la proximité pour se démarquer. La filière souhaite ainsi accroître et sécuriser la production de protéines végétales en France destinées à toutes les filières et notamment à l’élevage. D’après Terres Univia, la France importe chaque année 500 000 tonnes de soja non OGM (sur les 3,5 millions), mais comme l’indique l’institut, “nous ne maîtrisons pas l’origine, l’impact sur la déforestation et sur le climat.” La hausse de la production française sous charte de qualité vise déjà à se substituer à ces volumes. Ainsi en “garantissant une alimentation animale non-OGM, tracée et locale, la Charte Soja de France répond aussi à la demande des consommateurs”.»

L’ensemble des acteurs se mobilisent donc et s’organisent par la contractualisation afin que la valeur ajoutée soit garantie pour tous. L’institut précise que les graines sont pour la plupart transformées dans les régions de productions. Aujourd’hui environ 1000 agriculteurs sont déjà engagés dans la démarche Charte Soja de France.

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